Les designers auxquels on doit les différentes Air Max sorties jusqu’à aujourd’hui ont été davantage inspirés pour concevoir des baskets innovantes que pour leur trouver des noms originaux. La Nike Air Max 90 ne déroge pas à la règle. Comme sa prédécesseur, son nom n’est autre que l’année au cours de laquelle elle a été conçue puis commercialisée. C’est effectivement en 1990 que Tinker Hatfield a réalisé le deuxième modèle de cette gamme de chaussures de sport qui reste à ce jour l’une des plus populaires de l’histoire.
3 ans seulement après avoir révolutionné l’univers du running en introduisant la technologie Air-Sole dans un modèle destiné à la pratique de la course à pied, l’ancien architecte a signé avec la Air Max 90 un autre des succès majeurs de la marque. Ce succès, nous en retraçons les origines et les anecdotes dans ce guide qui lui est entièrement consacré. Du contexte dans lequel elle a vu le jour au rôle qu’elle joué dans l’émancipation de la firme de l’Oregon, vous saurez tout sur la Nike Air Max 90.
ASSURER LE POSITIONNEMENT DE NIKE DANS LE RUNNING
Si vous n’avez pas lu notre précédant guide sur l’histoire de la Air Max 1, voici une petite piqûre de rappel sur le contexte dans lequel est née et s’est développée la gamme Air Max.
Tout commence au début des années 1980. L’équipementier américain créé à peine 10 ans plus tôt tend déjà à devenir une référence sur les parquets de la NBA où sa Air Force 1 a rapidement fait l’unanimité. Mais dans le même temps, son objectif de concurrencer adidas et PUMA dans le running est sérieusement remis en question. La faute à l’ancienneté plus importante des deux équipementiers allemands et à l’essor du basketball alors en passe de prendre l’ascendant sur les autres sports phares des Etats-Unis. Pas résigné pour autant, Nike fera appel à Tinker Hatfield en 1985 pour fabriquer une chaussure de course à la fois plus performante et moderne que les références de l’époque. En passant devant le Centre Pompidou à Paris, il aura l’idée de rendre la technologie Air-Sole visible grâce à une ouverture dans le talon.
Deux ans plus tard, en 1987 donc, la Air Max 1 sera officiellement lancée. L’engouement qu’elle suscitera auprès des athlètes amateurs et professionnels sera tel que Tinker Hatfield se lancera dans la création de sa successeur dès 1990. Cela sera l’occasion pour lui de se rapprocher un peu plus de son autre objectif de départ : insérer toujours plus d’unités d’air dans la semelle pour améliorer l’efficacité de l’amorti.
UN DESIGN PLUS AGRESSIF ET UN AMORTI PLUS PERFORMANT
En réalité, la Air Max 90 n’est pas le deuxième mais le troisième modèle de la gamme. Celui-ci s’est d’ailleurs appelé Air Max III avant qu’il ne soit rebaptisé en 2000. Quant à la seconde version, son existence reste anecdotique, à tel point que l’équipementier n’en fait même pas mention dans son infographie que vous pouvez découvrir ici.
Sur le plan de l’innovation, cette Air Max troisième du nom n’est pas aussi révolutionnaire que la première. Elle intègre un coussin d’air plus volumineux au niveau du talon pour répondre au besoin d’amorti accru des coureurs. En termes de design, elle arbore un look plus agressif marqué notamment par une ligne de fuite symbolisant l’action d’aller vers l’avant. Les couleurs de la paire intitulée « Infrared » s’inscrivent dans la lignée de celles de la Air Max 1. On y retrouve notamment du blanc, du gris et du rouge sur sa tige et sa semelle. Pour ce qui est des matières utilisées pour sa fabrication, l’édition de 1990 est à nouveau très proche de celle de 1987. Seuls ses empiècements en mesh plus grands font véritablement la différence.
La paire originale de 1990, identifiée sous la désignation « Infrared », se caractérise par un style plus moderne et dynamique que celle de 1987. Sur la photo ci-dessus, on peut voir cette fameuse ligne de fuite que Tinker Hatfield a ajouté sur l’empeigne pour symboliser la vitesse. Celle-ci prend sa source au niveau du talon, juste au dessus de l’incontournable bulle d’air agrandie pour offrir une meilleure visibilité sur le coussin d’air plus volumineux de la Air Max 90.
En capitalisant sur les atouts de la Air Max 1, Tinker Hatfield s’est en quelque sorte assuré d’obtenir le succès escompté tout en répondant efficacement à la demande.
Une fois n’est pas coutume, celui-ci sera bien au rendez-vous. La Nike Air Max 90 est effectivement devenue un classique au terme de plusieurs années marquées par la sortie de nombreuses déclinaisons. Parmi celles-ci, on retiendra la Air Max 90 « Air Pres » PE confectionnée spécialement pour George W. Bush Senior. Alliance de bleu et de gris sur fond blanc, cette édition frappée de la mention « AIR PRES » à l’arrière reste sans doute l’une des plus insolites. Coureur confirmé, le président des Etats-Unis de 1989 à 1993 la portera à plusieurs reprises au cours de ses traditionnels footings.
Plus récemment, la firme de l’Oregon a pris l’habitude de croiser la Air Max 90 avec d’autres best-sellers de son catalogue. C’est notamment le cas de la Nike Air Current, modèle datant de 1989, qui a donné naissance en 2008 à une déclinaison surprenante équipée du système de maintien du pied Flywire. En 2009, l’équipementier a mixé cette déclinaison avec un autre classique signé Tinker Hatfield : la Nike Air Huarache. La version hybride qui a découlé de cette association originale comportait ainsi des éléments caractéristiques des 3 chaussures.
Enfin, pour rester dans le côté anecdotique de la AM 90, on précisera que le basketteur Thabo Sefolosha a participé à un match de NBA avec des Air Max 90 aux pieds. Auteur de 8 points, 2 passes décisives et 1 rebond lors de ce match, l’ailier des Atlanta Hawks a prouvé que la sneaker de Tinker Hatfield était bel et bien destinée à la pratique sportive.